dimanche 7 mars 2010

jeudi 4 mars 2010

Et en prime...

... ma vie de Zygielle, ici :
http://uneviedezygielle.blogspot.com/
Blog de haute tenue scientifique, linguistique et morale, bien entendu. Et artistique aussi, car j'y expose mes oeuvres.

A bientôt !

samedi 15 août 2009

Retrouvez-moi....

Retrouvez-moi sur le site "Oniris". Cherchez un nom d'araignée...

Dans l'attente du plaisir de lire à nouveau vos messages

dimanche 15 février 2009

Bon, ben, on s'appelle ?

Lovict est arrivé, notre couple a résisté au Vendée Globe Virtuel (nananère) et ce blog s'achève donc ici. C'est un peu triste, j'ai bien aimé tenir cette chronique nautico-maritale. Je referai peut-être un autre blog plus tard, quand une source d'inspiration régulière se présentera, ce qui ne devrait pas me poser trop de problèmes. Je déposerai ici un faire-part...

Avant de disparaître sous la toile, pour remercier tous ceux qui sont venu lire mes élucubrations, qui y ont participé, qui les ont caftées à mon mari via la messagerie du VGV, qui les ont parfois bien aimées et parfois bof, bref, pour mes lecteurs plus ou moins anonymes, je vais me présenter un petit peu, en version courte - je laisse les énumérations à plus oulipien que moi.

Je ne m'appelle pas Zygielle, mais c'est tout comme. La zygielle est une sympathique araignée qui est une des rares à signer sa toile, et la seule, je crois, à le faire par du vide : elle n'en tisse que 7/8 èmes et laisse vacante une jolie part de camembert. Elle aime être perchée très haut : vous la trouverez aux angles des vitres de l'Empire State Building.
C'est parce que j'aime les araignées.
Je suis une vétérinaire défroquée qui se souvient des cieux, et dans quelques mois je serai une jeune orthophoniste. Ces choses-là arrivent parfois, et je vous dispense des commentaires éclairés sur les capacités phonatoires des mainates.
Je suis aussi une grande frustrée de la musique, mais je n'ai pas dit mon dernier mot, qui sera un non-mot, car il sera dit de préférence dans la langue délicate du scat.
A part ça, j'aime plein de choses dans la vie, apprendre n'importe quoi me procure une jouissance à bas prix, et ce qui me plaît par dessus tout est de me dire que je dois au hasard le substrat infini qui nourrit ma curiosité. Et à internet, un peu aussi. Qui serait donc, dans un sens, le relai virtuel de l'ADN et de ses conséquences, mais je développerai cette épineuse théorie dans une autre vie...

J'espère vous avoir amusés pendant ces quelques semaines.

Au revoir !

Et l'amer effacé sur les Sables...

Il se fait tard et je n'aurai bientôt plus aucune raison de raconter ma vie lentement déroulée entre cet écran et celui auquel je tourne le dos. Quelques bords encore, et Lovict s'échouera sur les Sables, comme une baleine inexpérimentée.
Mais tout de même, on peut encore s'amuser. Par exemple en observant la course folle de Bob Cramer, irrésistiblement attiré, il y a quelques heures, par la pointe de Penmarch, sans doute à la suite d'une panne de GPS. Son changement de cap au dernier moment pourrait laisser accroire que cette trajectoire est sous-tendue par une stratégie nautique longuement réfléchie. A d'autres. Les laborieux qui gèrent la remontée vers l'arrivée à coups de virements de bords serrés lui dameront le pion. De toute façon, ça ne trompe personne, il était forcément devant le slalom de Val d'Isère.

samedi 14 février 2009

Et l'existence aura ma peau, forcément.

La dernière phrase du commentaire sur Heidegger (cf. infra, op.cit. et ibidem, etc, etc) inspire au skipper de Lovict des réflexions qui n'ont pas grand chose à voir avec la méditation phénoménologique. Mais sont assez franchement imprégnées de phéromones.
Bien, bien, bien... Il se fait tard, non ?

Le déconstructivisme aura mon blog.

L'avantage, avec le VGV, c'est que c'est un banc d'essai éminemment formateur. Maintenant que le skipper d'Inderweltsein a révélé ses petits secrets, tout le monde va pouvoir améliorer ses performances. C'est vrai, il suffit d'un rien, pour arriver en tête : lire Heidegger, passer deux heures à étudier les cartes à chaque changement de météo, être "légèrement" (je cite) insomniaque. Pour l'insomnie, pas de problème, un bon robusta ou quelques litres de Red Bull feront l'affaire. Pour Heidegger, fastoche, Wikipédia est là si tu comprends pas. Par exemple, vous y lirez, à propos du grand Martin : "(..) le tournant historial de la pensée de Heidegger, devenant une « méditation de l'histoire de l'Être », entendue au sens d'un génitif subjectif, comme « l'histoire de la métaphysique occidentale » en laquelle l'Être se dispense en se retirant (..)".
Vous n'avez désormais plus aucune raison d'être aussi ignare que moi en matière de philosophie.
Reste la question des deux heures consacrées à l'étude minutieuse du bulletin météo en vigueur entre Shanghai et Fukuoka. Ca fait long, surtout dans une 205 garée devant le Old Mac Dougall Had A Farm de Châtellerault. A l'heure où on est supposé, malgré l'hypoglycémie, représenter les forces vives de son entreprise. Et assurer les versements réguliers de la pension alimentaire. Car, avantage non négligeable pour qui a décidé de remporter le virtual VOR, vous êtes célibataire depuis le dernier VGV. Au moins un point positif, tous les marins ne peuvent pas en dire autant.
L'existentialisme prend décidément une tournure amusante, dans la vie-rtuelle.

Mei you fong...

Mon homme a pris son quart hier matin, me soulageant du fardeau terrible qui était le mien depuis le début de la semaine.
La carte virtuelle ressemble à une colonie de Plistophora hyphessobryconis dans le filet d'un Cardinalis : un amas de formes oblongues qui se chevauchent à qui mieux mieux, chacun essayant de passer au vent de l'autre histoire d'en finir le plus vite possible en écrasant son semblable. Il faut dire que les Sables d'Olonne sont bien en vue, à droite sur l'écran, alors, soudain, après la longue route, après le périple insensé puisqu'il n'est après tout qu'un immense et inutile rond dans l'eau, on fatigue, on renâcle, on est désagréable et on n'a plus que ça à faire puisque le départ de la cinquième étape du Volvo Ocean Race a eu lieu à Qingdao ce matin.

mercredi 11 février 2009

Quand Marcel s'égare (je dédie un post à qui comprendra)

Chère future vivant-t'en-couple avec un fondu de voile frustré d'habiter en terre terrienne, je suis ravie de te retrouver pour cette émission aujourd'hui consacrée à la question épineuse suivante : "que faut-il impérativement éviter de faire si l'on veut préserver l'ambiance légère et rieuse des débuts de la vie-t'en-couple ?"
Crois-en l'expérience de Tante Zygielle, jeune inconsciente : ne promets jamais à ton frustré du winch de s'occuper de son bateau en son absence. Surtout de son bateau virtuel. Et même si tu te dis, une fois l'orage passé et résorbés les bleus tangon virtuel-induits, que bon, cette fois-ci, tu es rodée, Bob Cramer va voir de quel bois je me chauffe quand Marcel passe la semaine sans wi-fi, surtout, ne cède pas à cet élan de générosité et de compétitivité conjuguées. Jamais.
Car bien entendu, tu ne maîtriseras aucune des subtilités nautiques qui font de ton marin préféré l'égal de Nelson, un oeil en plus. Malgré tes promesses, tu ne passeras devant le VGV que quelques secondes, le temps de réaliser que ta cafetière italienne chauffe depuis 45 minutes, que ton courrielleur clignote amicalement et que Sarenza fait 120% de réduction sur Pâtaubutane.
Et ce sera la catastrophe.
Marcel va t'appeler de la voiture de son pote qui est allé chercher chez un voisin une grue pour débarder la forêt de pins des Landes tombée sur le toit de sa maison à cause de la tempête qu'elle aurait mieux fait de souffler sur son écran d'ordi à la latitude du Maroc.
Tu vas lui raconter ta journée, histoire de noyer le poisson, mais il faudra bien lui donner des nouvelles de son destrier des mers du sud, du nord et de l'ouest. Là, ça va être très dur.

"NON MAIS C'EST LA DEUXIEME FOIS QUE TU ME F... DANS LES CHOUX !!! TU PEUX PAS FAIRE ATTENTION ? J'Y CROIS PAS !!!". Tout en majuscule, ça va de soi.
Toi, stoïque : "Oui bon ben j'l'ai pas fait exprès, je faisais autre chose, j'y ai plus pensé, quoi. Et puis d'abord, au lieu de t'énerver pour un bateau à 5 pixels, tu ne crois pas que tu ferais mieux de te préoccuper de la maison de ton copain ?" (perfidie féminine adaptable à de multiples circonstances, retiens bien, cocotte).
"Oui, mais il est pas là".

Bien.
Celle-là, je ne l'avais pas prévue.
Si quelqu'un parmi mes lecteurs a une connaissance intime de la psychologie masculine, je pense qu'il serait sympa de me proposer des cours de rattrapage.
Merci.

lundi 9 février 2009

Les Bermudes, aaaah.... (de plus en plus fort)

Ces considérations techniques mises à part, il nous reste le recours au bon sens. Expliquer les disparitions, dans une zone aussi hostile géographiquement et climatiquement que le triangle des Bermudes, peut être fort simple si l'on se rallie à une hypothèse socio-éthologique.
En effet, il est curieux de constater que personne ne disparaît avec une fréquence aussi élevée du côté des Malouines ou des îles Féroë. Normal, me direz-vous, il y a beaucoup moins de monde par là. Et personne ne se soucie de la disparition d'une dizaine de saumons sauvages ou de quelques canards brassemer cendrés.
Certes, la statistique est reine. Mais tout de même. Imaginez ce brave Charlie Papatango, porté internationalement disparu et pleuré de ses enfants et de sa veuve qui a tout de même refait sa vie avec un éleveur de cockers du plateau de Langres après quelques années de recours juridiques lui ayant assuré la monogamie en même temps que sa part d'héritage.
Charlie, lui, coule une retraite béate sous la toile de son parachute, nourri de pina colada, de banane plantain et de langouste grillée, tranquillement assoupi sous l'azur pommé de nuages amicaux, à l'ombre aléatoire des cocotiers bercés aux vents tièdes des Tropiques.

dimanche 8 février 2009

Toujours plus à l'ouest

L'effet Hutchinson, mon chéri.

Hutchinson est un physicien inspiré, qui partage avec le professeur Tournesol un goût prononcé pour l'iconoclasme. J'en veux pour preuve son balcon, dont la photo est disponible sur internet pour peu qu'on se donne la peine d'une (rapide) recherche, dont les points communs avec le laboratoire de Tryphon sautent aux yeux : accumulation d'antennes paraboliques, bobines, alternateurs polyphasés et vistemboirs électroniques à burettes mobiles.
Cet apparent fatras a permis à Hutchinson d'expérimenter les effets éponymes de certaines particularités de l'électromagnétisme, en oeuvre, affirme-t-il, dans la zone mystérieuse du triangle des Bermudes. A savoir : la fonte des métaux et l'anti-gravité, rien que ça. Notre savant ravale donc les méfaits des antennes relais de chez Bouygues et ceux de la variété Andromède à l'état d'aimables curiosités, et ouvre des perspectives enthousiasmantes à la destruction de son prochain par quiconque prêtera attention à ses expérimentations solitaires.
Le problème est que ces expériences sont (totalement bidonnées)... heu... absolument non reproductibles, ce qui assure la pérennité des recherches dans le domaine.
Certains ont même, preuves à l'appui, affirmé que l'effet antigravitationnel de Hutchinson se résumait au principe physique qu'on peut énoncer ainsi :
"Tout corps relié à un fil de nylon subit un géotropisme négatif dont la valeur absolue est égale à celle de la force de traction, dirigée vers le haut, exercée par l'expérimentateur sur le fil nylon", et vive la science.

Il ne reste donc plus que la piste des extra-terrestres pour expliquer logiquement les disparitions dans le triangle des Bermudes.

samedi 7 février 2009

Va donc noyer ta solitude...

On me signalait hier que Lovict, ayant pris une option ouest, fonçait vers les Etats-Unis. Vérification faite, je me mis à suspecter sérieusement une bouffée délirante de type Papatango, Charlie de son prénom, auteur des premières descriptions neuropsychiatriques du syndrome éponyme, qui consiste à tenter de mettre fin à ses jours en mettant le cap par tous les moyens possibles vers le triangle des Bermudes.
Au téléphone, la voix de mon mari n'est empreinte d'aucun tremblement mélodramatique. Pas de saute d'octave évocatrice d'un quelconque tiraillement psychique. Tout semble en ordre, sauf qu'il m'assure que "les autres ont suivi".
Alerte.
Cette histoire fleure son David Koresh.
- Mais pourquoi un peu plus à l'ouest ?
- A cause de la dépression.
Alerte +++
- Quelle dépression ? m'enquiéré-je prudemment.
- Ben, la dépression, tiens, je n'ai pas l'intention de m'encalminer en plein milieu, je prends le couloir des vents dans le bon sens, à l'ouest, j'aurai le vent dans le dos.
Soulagement : mon mari tient des propos sinon sensés, du moins habituels. Il est donc de mon devoir de le prévenir qu'à se déporter vers l'occident, il risque l'accident (pour tous les utilisateurs de paires minimales, celle-ci est libre de droits).
- Tu sais qu'il y a le triangle des Bermudes, par là ?
- Ha ?
- Ben oui. C'est dangereux. Tu risques les vagues scélérates, les sous-marins russes, les aliens, l'effet Hutchinson...
- L'effet quoi ?

jeudi 5 février 2009

Demain, j'essaie RTL.

Grâce en soit rendue à France Inter, ma culture s'est élargie ce matin.
J'ai en effet découvert l'existence dans la vrai vie des "producteurs de segments". Jusqu'ici, inaccessible à l'abstraction médiatique pour cause de surcharge cognitivo-ménagère, je pensais que la formule désignait un médecin de campagne militaire, adepte de la chirurgie définitive sous analgésie frigorifique ou per os, à la gnôle découverte sous le grand-père, dans la cave de la dernière maison incendiée, quelques minutes avant la pluie de schrapnels.
Ou alors, que c'était un sobriquet charmant pour les voiliers virtuels traînant derrière eux leur sillage rose pastel, à bifurcation angulaire bi-quotidienne.
Du moins ai-je pensé tout ceci pendant le dixième de seconde qui a séparé ma prise de connaissance émerveillée du terme "producteur de segment" et sa définition par Colombe Schneck.
Et là, consternation, comme dirait Souchon. Le producteur de segment n'est pas une entité géométriogène, ni même le petit nom d'une société d'autoroute, non, rien d'aussi poétique : le producteur de segment n'est autre que le type qui tient la caméra sous le nez de Lindsay et Léonard quand Lindsay cède à JR Ewing contre la promesse d'une rente à vie correspondant à 10% de la production de pétrole des Ewing, mais JR la déshonore en public devant le PDS, qui n'en perd pas une, et la traite ensuite de pauvre naïve qui se croit à la télé.
Voilà, c'est ça, un PDS. Quelqu'un qui suscite et recueille les affres de personnes consentantes et en gère la catharsis par millions de spectateurs interposés.
Heuuuuuuh.... Il fait beau, hein, au milieu de l'Atlantique ?

mardi 3 février 2009

Expireeeeeez !

Je suis sur le site du "Monde" ! Je suis sur le site du "Monde" ! Je suis sur le site du "Monde" !

Inspirez profondément....

Merci à Mousse d'Olonne qui m'a gentiment signalé que ce blog était cité sur le site du "Monde". Cela me fait très plaisir.

Addict au logis.

B. m'a fait un aveu. Son mari est inscrit depuis fort longtemps à la Volvo Ocean Race. Bigre. L'affaire s'annonce délicate.
Le danger, quand on vit avec quelqu'un d'aussi sensible aux addictions en tout genre, c'est la destruction du cadre familial, tous les addictologues vous le diront. Une de mes amies, qui pratique cette discipline à l'hôpital, me racontait que les copains de ses patients, hospitalisés pour une désintoxication, leur apportaient en douce des barrettes en tout genre afin qu'ils supportent mieux le manque. Imaginons un instant le futur de monsieur B. Les joues caves, l'oeil hagard, le plasma chargé d'un cocktail de neurotropes, il scrute sur le mur saumon qui lui fait face une reproduction joliment encadrée au format 30x40 des "Tournesols". L'infirmière vient de lui proposer du chocolat exempt de théobromine, salsolinol, sérotonine, théobromine et anandamide. Berk.
Monsieur B. mâchouille sans grande conviction cet insipide succédané. Sa rêverie lui fait suivre sur le mur un point clignotant suivi d'une ligne rose, se déplaçant avec la circonspection de l'araignée mâle en quête de partenaire.
On frappe. Entrent trois personnes, au comportement tout à fait semblable à l'araignée sus-citée. C'est tout juste si on n'aperçoit pas un fil de traîne. Ces Pieds nickelés du grand frisson hospitalier extirpent des téléphones portables de leur poche, et la sarabande commence. L'un est connecté au Vendée Globe virtuel, l'autre à la Volvo Ocean Race, le troisième au Trophée Jules Verne.
Les neurotropes s'activent désespérément sur les complexes macromoléculaires intramembranaires des quelques synapses restant à monsieur B., sa fréquence cardiaque s'accélère, il transpire, ses yeux se dilatent, les moniteurs s'affolent, une sirène retentit, les Pieds nickelés s'égayent par la fenêtre du troisième étage, George Clooney lui-même (qui d'autre ?) fait irruption dans la chambre... trop tard.
Quelques jours plus tard, B. sert son 42ème Nespresso à George, avachi dans le canapé d'un salon aux murs pas poncés. Tant il est vrai que l'addiction est un phénomène universellement répandu, se jouant des générations, se jouant des sexes.

dimanche 1 février 2009

Let it snow, let it snow, let it snow (tsoin tsoin)

Je n'ose même plus aller regarder le classement de Lovict. Mes lecteurs me tiennent au courant avec beaucoup de gentillesse et une manifeste hypocrisie. "Oooooh... Mais qu'est-ce qui se passe ???". Les amis de Lovict lui envoient des messages, aussi : "mais qu'est-ce qu'elle fiche, ta femme ? Elle a appris à naviguer sur la Moselle ou quoi ?". Le ratio Vendée Globe / Volvo Ocean Race (en mesure de temps d'affichage cumulé pendant le weekend) est en train de s'inverser, et ça ne m'arrange pas, parce que moi, j'aimerais bien qu'elle se termine, cette course, et... youpiiii ! Il neige !!! Il neige !
C'est beau, le direct.

samedi 31 janvier 2009

Patch virtuel

Horreur, il vient de s'inscrire à la "Volvo Ocean Race" virtuelle !!!
J'accepte toutes vos adresses de fournisseurs de méthadone, même en provenance d'Asie du Sud-est !

Une batterie à plat, c'est beau ?

Retour du héros. Je pèse mes mots. Parce qu'il ne revient pas du ski, mon dos argenté, mais du boulot. C'est pas compliqué, nous autres, on bosse tout le temps, sauf quand je repasse devant "les feux de l'amour".
Donc, pauvre soldat revient de l'Isère, lonla, tout mal motorisé car notre Boeing 747 de chez General Motors a décidé de faire la grève, comme tout le monde. Ce remarquable véhicule, hybride d'une fourgonnette et d'une boîte de conserve mais relativement orthopédique (les lombalgiques me comprendront), avait depuis quelques jours une tendance étrange au vrombissement aéronautique, qui disparaissait dès qu'un professionnel se penchait sur la question. Que l'on ne s'étonne pas, chacun connaît l'effet placebo produit par la seule présence du médecin.
Le skipper de Lovict a donc laissé son fier vaisseau ancré près d'une plage, si j'en crois le dernier relevé de vitesse, et s'en est allé dans le canot de sauvetage. Nous sommes d'accord, ramer, c'est fatigant, mais vu les circonstances, ça ira peut-être plus vite. Et il a regagné nos pénates plié en trois dans une 205. Un long weekend de massages s'annonce.

jeudi 29 janvier 2009

Ma mâle muse m'amuse et mal m'use

Bon. Je viens de recevoir un courriel de mon mari, courriel suffisamment abscons pour que je diagnostique une imbibition à l'Apremont, ce qui ne relève pas de la médecine divinatoire, mais d'une analyse minutieuse des indices linguistiques du message, dont voici le contenu : "Virée dans les Alpes. Mange comme 4. A demain".
Et pendant ce temps, je bois ma tisane en bossant vaguement et bloguant beaucoup. Demain, au retour triomphal de Livingstone, j'aurai droit à la ruée sur l'ordinateur, au "la vaaache, j'ai encore perdu 4356,7 places !!!" et à la bonne excuse, "y'avait pas la wi-fi en Isère", ce qu'on peut aussi traduire par "y'avait pas de Mac Ut au ski", si on fait du mauvais esprit. Mais loin de moi cette idée. Après une journée de travail, il a bien le droit à sa tartiflette, le héros de ma prose, ma mâle muse, en quelque sorte...

Le tempo des cerises.

Vérification faite, Bob Cramer est 6 milles derrière Lovict. L'honneur est sauf. Pour le moment. Car B., en plein regain d'instinct conjugal, a décidé de prendre la barre, histoire de requinquer le moral de sa troupe (de gré ou de force) et de le retrouver tel qu'à son habitude, passant quelques heures par jour (empruntées à l'éducation nationale en guise de RTT) à écouter le bruit des vagues au format MP3.
Bien sûr, elle a dû abandonner tous ses espoirs de classement, mais je la soupçonne de subconsciemment désirer une victoire de son skipper sur le mien. Elle va jusqu'à avancer quelques pronostics sur la date d'arrivée, à moins que les effets de son fixe baroque ne l'aient conduite à consulter "virtual regatta" itself, afin, de prendre connaissance de l'ETA...
ETA...parce que l'ETA s'en mêle ? Je me disais bien qu'il y avait quelque chose de louche, dans cette histoire. Une organisation visant à scotcher de jeunes mâles au summum de leur forme devant un écran d'ordinateur ne peut avoir que des ramifications céphalopodidales et des objectifs douteux, du genre "expérience de Milgram"... il faut que tu restes devant ton écran... ta fille a faim, mais c'est moins important que skipper Bob Cramer... Ta femme menace de s'immoler par le feu (ah, non, c'est B., donc je rectifie : de T'immoler par le feu), mais c'est toujours moins important que passer la prochaine heure à supputer des supputations supputatives devant météoworld.com... Zygielle a accroché dans le cerisier tes CD de Bach et Buxtehude, des Beatles et de Bob Dylan, mais ça n'a pas d'importance puisque tu as laissé Bob Cramer au soleil blanc liquide du Brésil en conserve... Tes paupières sont lourdes...

Sur la grève abandonnée...

En fait, la crise "bachophile" de B. était purement professionnelle. Ha, bon, ouf, j'aime mieux ça. Et puis, ça me permet d'entrevoir une explication valable à la grève inter-professionnelle qui a sévi aujourd'hui. En tant que manifestante à l'occasion, resquilleuse de tramway et dangereuse activiste estudiantine, je suis de tout coeur avec mes futurs camarades de quand je serai syndiquée, surtout si on leur impose Bach pendant le boulot. Non aux bach-otages !
Cette chère B., en plein syndrome de Stockholm, me nargue en me conseillant Buxtehude. C'est pire que Bach, dit-elle. Eh bien non, ce n'est pas pire. Au contraire. Bach, il avait la buxtehude-attitude. C'était rien qu'une groupie du pianiste du XVIIIème, Johann-Sebastian. Après, il a un peu bossé, et puis le monde avait changé, avec le développement des médias et tout et tout, il s'en est bien sorti. Un peu comme Billie Holiday et Madeleine Peyroux : c'est pareil, mais Billie, c'est vachement mieux.
Et donc (j'en reviens à ma masochiste correspondante), elle me conseille Buxtehude en me laissant croire qu'après cela, les variations Goldberg seront à mes oreilles aussi désirables que du Coltrane. Oh, l'autre, eh. Occupez-vous donc de votre homme qui file un mauvais coton. Il est dans les choux, le Bob Cramer national, non ?

mardi 27 janvier 2009

Les belles Bach hante...

B. est de retour, horrifiée. Après de longues semaines de sacrifice conjugal et bricolatoire (si j'ai bien compris, les travaux de sa maison, confiés à son mari, avancent au rythme de la flotille pare-choquée au large de Récife), monsieur B. s'est démotivé et envisage de laisser aller Bob Cramer tel le bateau du Vieux Marin, option inacceptable pour B. , qui ne goûte guère le travail pas fini, comme vous l'avez compris. Son argument, assez valable (et que je suspecte d'être terrifiant) est : "moi vivante, ça ne se passera pas comme ça !". Et de noyer sa frustration dans l'intégrale de Bach, ce qui signe clairement des tendances morbides.

Réponse (je me gausse) :
"Et avec tout ça, les murs ne sont toujours pas poncés ! Je vous comprends, B., j'aime moi aussi le travail bien fait, et surtout le travail terminé. Mais nous avons des moyens très différents de mener l'aventure à son terme : moi, je me coltine le compas et les drisses fantômes, vous, vous faites un chantage à la mort. C'est pas joli joli, mais je conçois que ce soit assez efficace étant donné les circonstances conjugo-professionnelles qui président à votre couple.
Il me semble pourtant, à la lecture de votre dernier commentaire, que vous avez une nette propension à la prise de risque inconsidérée. En effet, l'écoute de Bach, et même l'audition d'iceluy (puisqu'elle m'est en principe imposée par mon mari, dont les penchants sadiques ne sont plus un secret pour personne ici) provoque chez moi des manifestations assez proches de la crise maniaque, nécessitant d'urgence soit l'administration d'un anxiolytique, soit la destruction immédiate de la chaîne hi-fi.
Nous transigeons donc généralement, en optant pour du Schubert ou, si je suis magnanime, par les suites pour violoncelle, l'interprète restant au choix de mon mari, il faut savoir flatter le mâle dominant dans le sens des poils du dos argenté... J'admire donc les gens capables d'apprécier Bach sans que leurs vésicules synaptiques se mettent à projeter des neurotransmetteurs à tout va, ce qui, au vu des symptômes que je ne détaillerai pas ici, est mon cas, quelle misère..."

dimanche 25 janvier 2009

La culture naquit un jour de l'ennui.

Mon dieu, comme on s'ennuie au dessus du tropique du Capricorne... Lovict n'avance pas, son skipper le délaisse pour "Fifa 2009" (vous avez bien lu, oui, oui), et j'en suis à exploiter Wikipédia.
Et là, j'apprends que les habitants de São Paulo, fondée en 1554 par les jésuites, centre financier et industriel de l'Amérique du sud, comptant 20 234 000 habitants, les Paulistas (et les Paulistases ? comme métastases policières avec une fôte d'ortografe ?), dont 71% sont propriétaires de leur logement, et dont le nom a donné naissance à un odonyme célèbre (odonyme,od-, de (h)odo-*. subst. Choronyme désignant une voie de communication routière, ferroviaire ou autre. Comme les autres choronymes, l'odonyme est composé d'un terme générique et d'un terme spécifique : ex. La Nationale 10), traversent le Tropique du Capricorne sur le chemin qui les mène à l'aéroport, de même que sur la route reliant São Paulo à Rio de Janeiro.
Tout de même.

Ha oui : chor-, du gr. «région, pays», bien sûr.

vendredi 23 janvier 2009

É ela a menina que vem e que passa

Pour ceux qui suivent la course haletante qui se déroule actuellement au large du Brésil, je précise séant (à ce propos, mon postérieur est intact) que je ne suis pour rien dans les atermoiements de Lovict, supposé mettre le cap au Nord-nord-ouest, mais qui tout compte fait, et puis non, et allez, oui, tiens, je continue au cap 40°, bref, une vache n'y retrouverait pas son veau, et je m'y connais un petit peu en vaches, saines d'esprit ou non.
Ce qui, en filigrane, signifie que mon mari a repris la barre. Et que j'ai retrouvé son bateau planté au beau milieu d'un panneau "stop", il y a une heure. Même que j'ai changé les voiles, le cap et tout et tout, ce qui est assez sympathique sous ces latitudes propices à la bronzette sur le pont, ipod crocheté à la bretelle du maillot, déhanché torride derrière la barre à roue, she swings so cool and sways so gently... Pendant ce temps, Bob Cramer est planté 16 milles derrière Lovict. Il a la grippe, monsieur B.?

mercredi 21 janvier 2009

Si tu vas à Rio, n'oublie pas d'y rester.

Supplique à B. (qui doit ricaner) :

"Aaargh ! Bob Cramer est à 6 milles devant moi ! Je canonne au prochain bord à bord, t'es prévenu, Cramer !!
B, est-ce que votre mari est bien conscient que je suis en train de jouer la peau de mes fesses à skipper Lovict sans filet et sans le précieux site de prévisions météorologiques qui permet au-mien-d'époux de se prendre pour l'Elisabeth Tessier des mers du Sud ? Il est quoi, monsieur B. ? Un adepte de Fragonard l'anatomiste et de son rejeton maudit, Von Hagens ? Un tueur en série de fessiers innocents, un pervers de l'hématome tangon-induit ? Non, bien sûr que non. Alors pitiééééé ! Qu'il hisse la trinquette et file à la cape, Copacabana et ses pulpeuses n'attendent plus que lui (sisisisi)".

Bon, d'accord, ce n'est pas très digne. Mais mon mari chausse du 45 au bout de jambes d'albâtre dignes de la musculature exubérante d'un blanc-bleu-belge, alors je m'assieds sur ce qui me reste de base et d'amour-propre. Pitié, pitié....

mardi 20 janvier 2009

Elle bossa samba tôt (c'est de pire en pire)

C'est un jour historique !!
(...)
Lovict a mis 3000 places dans la vue à Bob Cramer !
Comme je pilote l'embarcation de mon mari (qui a visiblement l'intention de refaire le stock de manoeuvres douteuses à me reprocher), ce positionnement enthousiasmant ne devrait pas perdurer. Les vents au large de la baie de Rio de Janeiro tournoient comme des sambistes, voire frôlent la syncope, les apnéistes et les joueurs de bossa apprécieront la joke et feront les liens sémantiques qui conviennent, moi j'ai du boulot.

lundi 19 janvier 2009

Ton gréément t'agrée t-il ?

A la demande générale de Boggy, aujourd'hui, chers petits amis, je vous parlerai du bout de bois le plus mythique de toute l'histoire de la régate fluviale en eaux sidérurgiques : la livarde.

La livarde est une pièce de gréément permettant de tendre les voiles auriques, qui, comme leur nom ne l'indique pas, ne sont pas tissées de fil d'or, bien qu'une couronne rouge vienne orner le point d'amure de leurs plus internationales représentantes, les voiles Elvstrom des Optimists. Les voiles auriques sont en effet quadrangulaires, comme les oreilles de tout un chacun si l'on en croit les manuels d'anatomie hollandais, "aurique" dérivant du néérlandais "oorig", "en forme d'oreille", du latin "auris", oreille. Pour toute réclamation d'ordre étymologique ou philologique, s'adresser à César, Jules, qui ne nous a pas forcément aidés avec sa manie d'envahir des peuples qui parlaient peut-être des langues convenables avant la guerre des Gaules. Mais je laisse au nouveau président états-unien le soin de refaire le monde, moi, j'ai un blog sur le gaz.
"La livarde" est également, depuis des décennies, le nom de la revue de l'Optimist , et depuis des décennies, la livarde sert de touille-vase, canne de combat et faisceau laser, sitôt les optimistes redevenus terriens. La livarde sert aussi de bâton de parole et de soutien moral lorsqu'on a 12 ans et la stature d'un CE2, et qu'on va porter réclamation contre un 5O5 lesté de jéroboams de Ricard, muni d'un vague skipper et d'un équipier non Martini-résistant, et qui vous a fait un refus de tribord à la bouée des Martiens.