vendredi 15 novembre 2024

Le cerveau aussi a deux hémisphères.

 France 3 nous informe que l'actualité rejoint parfois la fiction, la validité du contraire n'ayant pas à être prouvée tant l'humain aime à reproduire son connu (à titre d'exemple, le lecteur curieux explorera sur le moteur de recherche de son choix quelques siècles de peinture chinoise, jusqu'à ce que Deng Xiaoping décide qu'on avait assez rigolé et qu'un shoot de dollars ne saurait nuire à la nation).

Ce mercredi sur vos écrans (les vrais, les grands, en toile enduite, pas le machin étriqué sur lequel vous prétendez naviguer), Jean-Paul Rouve entamera un Vendée Globe semi virtuel, mais en vérité c'est de la blague, je vous le dis : le truc est monté, c'est signé Xavier Beauvois, c'est de l'art (le septième).

Bernard Poiteau, lui, ne triche pas, ou si peu. Cet homme (que j'aime déjà) a tout compris au voyage. Il s'est installé dans un voilier encore plus petit qu'Oop'pop'sh'bam, la quille plantée dans l'humus. Son horizon pendant trois mois sera de vagues verdoyantes et d'arbres déplumés. J'attire votre attention sur le fait que Bernard Poiteau est un héros. Lorsque les skippers d'Imoca se prélasseront dans les alizés, Bernard en bavera des ronds de chapeau dans l'hiver du Pilat, qui n'est pas particulièrement clément. Il fêtera Noël avec une soupe Royco et des chips en épluchures de pomme de terre (les dernières). Toutefois, Bernard gruge un peu ses admirateurs : son médecin a exigé de lui une balade quotidienne de deux heures pour éloigner le spectre de la phlébite. C'est vrai qu'au point Nemo, avec un embole dans la fémorale, seules les vagues collines l'entendraient appeler au secours. Loin de moi l'idée de me gausser, mon admiration est sincère. Bernard navigue dans sa tête, mais un peu plus quand même, et surtout, surtout, tient à distance le mal de mer. Pour cette innovation digne du Concours Lépine, l'équipière naupathique que je suis salue l'immense rêveur qu'est Bernard Poiteau.

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