En 2008, en raison de ses difficultés de connexion (et du fait que j'avais autre chose à faire que skipper Lovict), mon mari s'est échoué sur l'île Macquarie. Wikipédia m'apprend que l'île Macquarie est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité pour son cadre et son environnement. Elle est également inscrite au patrimoine des histoires de la famille, puisqu'elle revient sur le tapis de nos souvenirs à chaque Vendée Globe. On y rencontre de sympathiques autochtones...
... et depuis sa mésaventure (1) :
Mais surtout, l'épisode navrant que fut cet échouage témoigne d'une constante quasi physique, qui veut que de par les ports du monde entier, sur les pontons, les quais ou dans les tavernes, le récit de mer soit de manière immuable la chronique des galères nautiques du conteur. Il n'y a qu'Antoine (Oh, Yeah !) qui fasse fortune en narrant des navigations utopiques et des arrivées au port sous un ciel d'azur dans le souffle des alizés, même au nord du 48ème parallèle.
Ces histoires, qui peuvent s'agrémenter de la licence poétique induite à la bière ou au spritz (prononcez "chpritz", bande de malappris, je vous rappelle que le breuvage est d'origine autrichienne), sont porteuses de vertus pédagogiques. Elles rappellent à l'auditeur ce qu'il faut éviter de faire, ce qu'il ne faut surtout pas faire, ce qu'il devrait faire, et surtout que la mer ne fait pas de cadeau, mon gars, veille au grain, et si le navire souffre, donne-lui encore trois doigts.
Depuis neuf ans que l'étrave d'Oop'pop'sh'bam est l'horizon de nos vacances d'été, nous avons connu quelques fortunes de mer, suffisamment pénibles pour ne pas démériter sur les catways, même si nous leur avons survécu sans perdre ni un membre, ni la tête. Consciente de leur intérêt pour le marin peu expérimenté, j'en détaillerai ici quelques unes.
(1) : j'ai oublié la casquette de marin, la pipe et le whisky, mais tout le monde aura reconnu mon mari dont le portraitiste officiel est un peu chatouilleux sur les droits d'auteur.
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