samedi 31 janvier 2009

Patch virtuel

Horreur, il vient de s'inscrire à la "Volvo Ocean Race" virtuelle !!!
J'accepte toutes vos adresses de fournisseurs de méthadone, même en provenance d'Asie du Sud-est !

Une batterie à plat, c'est beau ?

Retour du héros. Je pèse mes mots. Parce qu'il ne revient pas du ski, mon dos argenté, mais du boulot. C'est pas compliqué, nous autres, on bosse tout le temps, sauf quand je repasse devant "les feux de l'amour".
Donc, pauvre soldat revient de l'Isère, lonla, tout mal motorisé car notre Boeing 747 de chez General Motors a décidé de faire la grève, comme tout le monde. Ce remarquable véhicule, hybride d'une fourgonnette et d'une boîte de conserve mais relativement orthopédique (les lombalgiques me comprendront), avait depuis quelques jours une tendance étrange au vrombissement aéronautique, qui disparaissait dès qu'un professionnel se penchait sur la question. Que l'on ne s'étonne pas, chacun connaît l'effet placebo produit par la seule présence du médecin.
Le skipper de Lovict a donc laissé son fier vaisseau ancré près d'une plage, si j'en crois le dernier relevé de vitesse, et s'en est allé dans le canot de sauvetage. Nous sommes d'accord, ramer, c'est fatigant, mais vu les circonstances, ça ira peut-être plus vite. Et il a regagné nos pénates plié en trois dans une 205. Un long weekend de massages s'annonce.

jeudi 29 janvier 2009

Ma mâle muse m'amuse et mal m'use

Bon. Je viens de recevoir un courriel de mon mari, courriel suffisamment abscons pour que je diagnostique une imbibition à l'Apremont, ce qui ne relève pas de la médecine divinatoire, mais d'une analyse minutieuse des indices linguistiques du message, dont voici le contenu : "Virée dans les Alpes. Mange comme 4. A demain".
Et pendant ce temps, je bois ma tisane en bossant vaguement et bloguant beaucoup. Demain, au retour triomphal de Livingstone, j'aurai droit à la ruée sur l'ordinateur, au "la vaaache, j'ai encore perdu 4356,7 places !!!" et à la bonne excuse, "y'avait pas la wi-fi en Isère", ce qu'on peut aussi traduire par "y'avait pas de Mac Ut au ski", si on fait du mauvais esprit. Mais loin de moi cette idée. Après une journée de travail, il a bien le droit à sa tartiflette, le héros de ma prose, ma mâle muse, en quelque sorte...

Le tempo des cerises.

Vérification faite, Bob Cramer est 6 milles derrière Lovict. L'honneur est sauf. Pour le moment. Car B., en plein regain d'instinct conjugal, a décidé de prendre la barre, histoire de requinquer le moral de sa troupe (de gré ou de force) et de le retrouver tel qu'à son habitude, passant quelques heures par jour (empruntées à l'éducation nationale en guise de RTT) à écouter le bruit des vagues au format MP3.
Bien sûr, elle a dû abandonner tous ses espoirs de classement, mais je la soupçonne de subconsciemment désirer une victoire de son skipper sur le mien. Elle va jusqu'à avancer quelques pronostics sur la date d'arrivée, à moins que les effets de son fixe baroque ne l'aient conduite à consulter "virtual regatta" itself, afin, de prendre connaissance de l'ETA...
ETA...parce que l'ETA s'en mêle ? Je me disais bien qu'il y avait quelque chose de louche, dans cette histoire. Une organisation visant à scotcher de jeunes mâles au summum de leur forme devant un écran d'ordinateur ne peut avoir que des ramifications céphalopodidales et des objectifs douteux, du genre "expérience de Milgram"... il faut que tu restes devant ton écran... ta fille a faim, mais c'est moins important que skipper Bob Cramer... Ta femme menace de s'immoler par le feu (ah, non, c'est B., donc je rectifie : de T'immoler par le feu), mais c'est toujours moins important que passer la prochaine heure à supputer des supputations supputatives devant météoworld.com... Zygielle a accroché dans le cerisier tes CD de Bach et Buxtehude, des Beatles et de Bob Dylan, mais ça n'a pas d'importance puisque tu as laissé Bob Cramer au soleil blanc liquide du Brésil en conserve... Tes paupières sont lourdes...

Sur la grève abandonnée...

En fait, la crise "bachophile" de B. était purement professionnelle. Ha, bon, ouf, j'aime mieux ça. Et puis, ça me permet d'entrevoir une explication valable à la grève inter-professionnelle qui a sévi aujourd'hui. En tant que manifestante à l'occasion, resquilleuse de tramway et dangereuse activiste estudiantine, je suis de tout coeur avec mes futurs camarades de quand je serai syndiquée, surtout si on leur impose Bach pendant le boulot. Non aux bach-otages !
Cette chère B., en plein syndrome de Stockholm, me nargue en me conseillant Buxtehude. C'est pire que Bach, dit-elle. Eh bien non, ce n'est pas pire. Au contraire. Bach, il avait la buxtehude-attitude. C'était rien qu'une groupie du pianiste du XVIIIème, Johann-Sebastian. Après, il a un peu bossé, et puis le monde avait changé, avec le développement des médias et tout et tout, il s'en est bien sorti. Un peu comme Billie Holiday et Madeleine Peyroux : c'est pareil, mais Billie, c'est vachement mieux.
Et donc (j'en reviens à ma masochiste correspondante), elle me conseille Buxtehude en me laissant croire qu'après cela, les variations Goldberg seront à mes oreilles aussi désirables que du Coltrane. Oh, l'autre, eh. Occupez-vous donc de votre homme qui file un mauvais coton. Il est dans les choux, le Bob Cramer national, non ?

mardi 27 janvier 2009

Les belles Bach hante...

B. est de retour, horrifiée. Après de longues semaines de sacrifice conjugal et bricolatoire (si j'ai bien compris, les travaux de sa maison, confiés à son mari, avancent au rythme de la flotille pare-choquée au large de Récife), monsieur B. s'est démotivé et envisage de laisser aller Bob Cramer tel le bateau du Vieux Marin, option inacceptable pour B. , qui ne goûte guère le travail pas fini, comme vous l'avez compris. Son argument, assez valable (et que je suspecte d'être terrifiant) est : "moi vivante, ça ne se passera pas comme ça !". Et de noyer sa frustration dans l'intégrale de Bach, ce qui signe clairement des tendances morbides.

Réponse (je me gausse) :
"Et avec tout ça, les murs ne sont toujours pas poncés ! Je vous comprends, B., j'aime moi aussi le travail bien fait, et surtout le travail terminé. Mais nous avons des moyens très différents de mener l'aventure à son terme : moi, je me coltine le compas et les drisses fantômes, vous, vous faites un chantage à la mort. C'est pas joli joli, mais je conçois que ce soit assez efficace étant donné les circonstances conjugo-professionnelles qui président à votre couple.
Il me semble pourtant, à la lecture de votre dernier commentaire, que vous avez une nette propension à la prise de risque inconsidérée. En effet, l'écoute de Bach, et même l'audition d'iceluy (puisqu'elle m'est en principe imposée par mon mari, dont les penchants sadiques ne sont plus un secret pour personne ici) provoque chez moi des manifestations assez proches de la crise maniaque, nécessitant d'urgence soit l'administration d'un anxiolytique, soit la destruction immédiate de la chaîne hi-fi.
Nous transigeons donc généralement, en optant pour du Schubert ou, si je suis magnanime, par les suites pour violoncelle, l'interprète restant au choix de mon mari, il faut savoir flatter le mâle dominant dans le sens des poils du dos argenté... J'admire donc les gens capables d'apprécier Bach sans que leurs vésicules synaptiques se mettent à projeter des neurotransmetteurs à tout va, ce qui, au vu des symptômes que je ne détaillerai pas ici, est mon cas, quelle misère..."

dimanche 25 janvier 2009

La culture naquit un jour de l'ennui.

Mon dieu, comme on s'ennuie au dessus du tropique du Capricorne... Lovict n'avance pas, son skipper le délaisse pour "Fifa 2009" (vous avez bien lu, oui, oui), et j'en suis à exploiter Wikipédia.
Et là, j'apprends que les habitants de São Paulo, fondée en 1554 par les jésuites, centre financier et industriel de l'Amérique du sud, comptant 20 234 000 habitants, les Paulistas (et les Paulistases ? comme métastases policières avec une fôte d'ortografe ?), dont 71% sont propriétaires de leur logement, et dont le nom a donné naissance à un odonyme célèbre (odonyme,od-, de (h)odo-*. subst. Choronyme désignant une voie de communication routière, ferroviaire ou autre. Comme les autres choronymes, l'odonyme est composé d'un terme générique et d'un terme spécifique : ex. La Nationale 10), traversent le Tropique du Capricorne sur le chemin qui les mène à l'aéroport, de même que sur la route reliant São Paulo à Rio de Janeiro.
Tout de même.

Ha oui : chor-, du gr. «région, pays», bien sûr.

vendredi 23 janvier 2009

É ela a menina que vem e que passa

Pour ceux qui suivent la course haletante qui se déroule actuellement au large du Brésil, je précise séant (à ce propos, mon postérieur est intact) que je ne suis pour rien dans les atermoiements de Lovict, supposé mettre le cap au Nord-nord-ouest, mais qui tout compte fait, et puis non, et allez, oui, tiens, je continue au cap 40°, bref, une vache n'y retrouverait pas son veau, et je m'y connais un petit peu en vaches, saines d'esprit ou non.
Ce qui, en filigrane, signifie que mon mari a repris la barre. Et que j'ai retrouvé son bateau planté au beau milieu d'un panneau "stop", il y a une heure. Même que j'ai changé les voiles, le cap et tout et tout, ce qui est assez sympathique sous ces latitudes propices à la bronzette sur le pont, ipod crocheté à la bretelle du maillot, déhanché torride derrière la barre à roue, she swings so cool and sways so gently... Pendant ce temps, Bob Cramer est planté 16 milles derrière Lovict. Il a la grippe, monsieur B.?

mercredi 21 janvier 2009

Si tu vas à Rio, n'oublie pas d'y rester.

Supplique à B. (qui doit ricaner) :

"Aaargh ! Bob Cramer est à 6 milles devant moi ! Je canonne au prochain bord à bord, t'es prévenu, Cramer !!
B, est-ce que votre mari est bien conscient que je suis en train de jouer la peau de mes fesses à skipper Lovict sans filet et sans le précieux site de prévisions météorologiques qui permet au-mien-d'époux de se prendre pour l'Elisabeth Tessier des mers du Sud ? Il est quoi, monsieur B. ? Un adepte de Fragonard l'anatomiste et de son rejeton maudit, Von Hagens ? Un tueur en série de fessiers innocents, un pervers de l'hématome tangon-induit ? Non, bien sûr que non. Alors pitiééééé ! Qu'il hisse la trinquette et file à la cape, Copacabana et ses pulpeuses n'attendent plus que lui (sisisisi)".

Bon, d'accord, ce n'est pas très digne. Mais mon mari chausse du 45 au bout de jambes d'albâtre dignes de la musculature exubérante d'un blanc-bleu-belge, alors je m'assieds sur ce qui me reste de base et d'amour-propre. Pitié, pitié....

mardi 20 janvier 2009

Elle bossa samba tôt (c'est de pire en pire)

C'est un jour historique !!
(...)
Lovict a mis 3000 places dans la vue à Bob Cramer !
Comme je pilote l'embarcation de mon mari (qui a visiblement l'intention de refaire le stock de manoeuvres douteuses à me reprocher), ce positionnement enthousiasmant ne devrait pas perdurer. Les vents au large de la baie de Rio de Janeiro tournoient comme des sambistes, voire frôlent la syncope, les apnéistes et les joueurs de bossa apprécieront la joke et feront les liens sémantiques qui conviennent, moi j'ai du boulot.

lundi 19 janvier 2009

Ton gréément t'agrée t-il ?

A la demande générale de Boggy, aujourd'hui, chers petits amis, je vous parlerai du bout de bois le plus mythique de toute l'histoire de la régate fluviale en eaux sidérurgiques : la livarde.

La livarde est une pièce de gréément permettant de tendre les voiles auriques, qui, comme leur nom ne l'indique pas, ne sont pas tissées de fil d'or, bien qu'une couronne rouge vienne orner le point d'amure de leurs plus internationales représentantes, les voiles Elvstrom des Optimists. Les voiles auriques sont en effet quadrangulaires, comme les oreilles de tout un chacun si l'on en croit les manuels d'anatomie hollandais, "aurique" dérivant du néérlandais "oorig", "en forme d'oreille", du latin "auris", oreille. Pour toute réclamation d'ordre étymologique ou philologique, s'adresser à César, Jules, qui ne nous a pas forcément aidés avec sa manie d'envahir des peuples qui parlaient peut-être des langues convenables avant la guerre des Gaules. Mais je laisse au nouveau président états-unien le soin de refaire le monde, moi, j'ai un blog sur le gaz.
"La livarde" est également, depuis des décennies, le nom de la revue de l'Optimist , et depuis des décennies, la livarde sert de touille-vase, canne de combat et faisceau laser, sitôt les optimistes redevenus terriens. La livarde sert aussi de bâton de parole et de soutien moral lorsqu'on a 12 ans et la stature d'un CE2, et qu'on va porter réclamation contre un 5O5 lesté de jéroboams de Ricard, muni d'un vague skipper et d'un équipier non Martini-résistant, et qui vous a fait un refus de tribord à la bouée des Martiens.

samedi 17 janvier 2009

Tangon a l'ivresse...

Mon opération "frime" est éventée, je suis tombée sur le seul lecteur qui rabote des mâts d'artimon et qui se bidonne à l'idée d'une minette en robe longue faisant des copeaux avec le gréément d'un Moth Europe, ce qui évidemment s'apparente plus à la fabrication manuelle de chapelure sur une table de cuisine qu'au geste auguste du charpentier de marine. Pour une fois que le virtuel s'insinuait dans la réalité...
Puisque c'est comme ça, le prochain post sera entièrement consacré à une pièce de gréément qui m'est chère. Ce n'est pas le tangon, cet objet fragile qui, entre les mains d'une skipper énervé se trouvant aussi être raboteur de mât de Moth Europe devant l'Eternel et sa fille, ne résista pas jadis au contact subit avec l'omoplate de ma mère qui avait fait capoter un virement sans doute crucial. Peut-être même que c'était en mer, pour une fois...

jeudi 15 janvier 2009

La mauvaise éducation.

B. se tâte pour le leasing de son mari. Elle estime que certes, l'homme repasse, mais qu'il perd aussi un temps fou à ne rien faire, et surtout pas poncer les murs de la maison. Ce qui lui tient visiblement à coeur, à B. Donc, elle me prévient honnêtement du vice caché, afin que que je puisse donner mon consentement éclairé. mais bon, si je dois poncer moi-même...
Il y a quelques années, j'ai proposé à mon mari de travailler pendant qu'il s'occuperait de la maison, ce qui comprend : les enfants, les animaux, les courses, la paperasse, le ménage, la cuisine, le linge, tous les travaux du jardin, tous les travaux d'intérieur (y compris faire des tranchées dans la brique pour y passer des gaines) et diverses petites choses, comme rendre service aux voisins et papoter avec eux sur le pas de la porte. Il a refusé, à moins d'avoir une femme de ménage, un jardinier, etc... J'en conclus que ma mère m'a inculqué des notions de féminisme totalement obsolètes, et qu'elle aurait mieux fait de m'apprendre à dresser les hommes comme il faut au lieu de me faire croire que manier la truelle et pratiquer un métier de mec (mon premier boulot avait encore une représentation très masculine) était le nec plus ultra de la condition de la femme. Il est vrai que Maman chérie, éclectique jusqu'au bout de sa fille, avait également projeté de me faire faire un casting chez Monsieur Bernardin, et qu'elle est folle de joie depuis que je traîne mon boa à plumes de canari d'orchestre aux fêtes de la bière (faut qu'y en ait une qui l'fasse, chantait la Québécoise). Maman n'est pas à un paradoxe près. Quant à mon père, il a largement contribué à cette éducation déplorable, car il pensait qu'en matière de sexe faible, la meilleure défense était l'attaque. C'est ainsi que j'ai su très tôt lui apporter ses pantoufles, changer une roue, piocher dans la caillasse et raboter un mât, j'ai bien dit "raboter un mât", bande de rigolos virtuels.

mercredi 14 janvier 2009

Ma Madeleine, c'est mon Amérique à moi

Malgré mon alléchante proposition de location-vente de son mari, B. ne se manifeste pas (tant pis pour elle, qui voulait rentabiliser son mari, elle est passée à côté d'une bonne affaire). Je vais donc me trouver dans l'obligation d'attaquer toute seule la face nord de la pile de linge, qui a tout de celle de l'Eiger (surtout le côté mortel de la tâche) et comme vous pouvez l'imaginer, cela me réjouit. Mais bon, on ne peut pas demander à tout le monde de vous prêter son bien le plus cher. Nos biens les plus chers -entendez ce groupe nominal comme vous le souhaitez, Bertille aura en tout cas des choses à dire- ont passé le Cap Horn. Lovict a réussi l'exploit de s'engager dans le passage de Drake sans se laisser embarquer par le courant circumpolaire antarctique, ses vents, ses vagues, et sans s'échouer sur une roche perdue, dans ces eaux où se désagrège l'Amérique du Sud. Vu d'ici, c'est-à-dire devant un ordinateur que je ne maîtrise pas, équipé de Vista que je hais, le Horn ressemble à ma madeleine Royale Grosjean que j'ai (quelle brêle !) laissé trempouiller trop longtemps dans le thé aux catéchines anti-cellulite, parfum ananas. Même pas peur.

Harpie chasse l'eau (oui, bon, je sais, mais moi, ça me fait rire)

Suite à mon caftage en ligne, je me suis teint les cheveux en blond après les avoir coupés en brosse, me suis fait refaire le nez et poser deux implants bonnet D, et j'ai aussi reçu un message de B. m'assurant que si certains indélicats naviguaient en équipe, son mari, lui, détournait hardiment les connexions internet de l'Education Nationale, notre mère à tous, au nez et à la barbe des inspecteurs de cette dernière. Bien, bien bien, la prochaine fois que les profs demanderont des moyens pour l'école, on saura pourquoi. Mais si le pauvre homme en vient à de telles extrémités, c'est aussi parce que cette sacrée B. l'a réduit à l'esclavage et que non content de mener une course harassante sur toutes les mers du globe, il doit également faire le repassage. Cet homme est éminemment sympathique, je le veux je le veux je le veux ! Même s'il triche, même s'il ment, même s'il vole, et même si son épouse est une harpie. Oui, je sais, la moralité s'efface devant les mètres-cubes.

Parce que je suis partie au planning...

Que mes lecteurs nombreux, chéris et préférés veuillent bien m'excuser, mais j'ai eu un planning chargé et surtout, mon ordinateur non moins chéri et préféré est allé se faire faire une beauté chez un technicien que j'espère compétent.
En attendant, j'essaie de faire fonctionner Vista maudit, qui fait en beaucoup plus compliqué ce que XP permettait d'effectuer à peu près simplement, et je passe mon temps à chercher de l'aide sur les forums de gens qui savent. Tout cela dans l'urgence. Soyons honnête, c'est une urgence à mon niveau, il n'y a ni mort d'homme, ni de femme, ni de qui va sur l'eau. Mais tout de même.
Je reviens bientôt, parce qu'avec tout ça, Lovict a passé le Cap Horn dans mon dos. C'est un peu comme louper les premiers pas de son rejeton. Toutes proportions gardées (tout le monde marche, ou presque, mais passer le Cap Horn...).

dimanche 11 janvier 2009

Haka faire comme ça si tu veux gagner.

En ma qualité de reporter intègre et impartial, je me dois de porter à la connaissance du public et surtout des malheureux navigateurs virtuels tirant la langue à la 5447 ème place (en particulier), la monumentale arnaque qui permet à des concurrents indélicats de caracoler en direction du nord.
Mon forçat des mers personnels doit son remarquable parcours à son opiniâtreté, à la Wifi des grandes chaînes de restauration américaines, et aussi à quelques non-options désastreuses qu'il me reproche régulièrement depuis mi-novembre. Cela signifie qu'il tourne autour de son écran tout seul comme un grand depuis le départ, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. J'explique.
Imaginez que vous repreniez contact avec, au hasard, votre copine Jianwei qui labeure dans un bureau de multinationale à Canton (ni shenti hao ma, Jianwei ?), ou (encore mieux) avec votre cousine Jocelyne qui a épousé ce grand niais de Bob et a émigré par amour et par la force des choses en Nouvelle-Zélande.
Bob est très sympa, bien qu'il danse le Haka à chaque réunion de famille, enterrements compris. Il pratique la planche à voile, et surtout, se lève à 7h00 du matin heure locale pour arriver au bureau à 9h00, ce qui lui fait allumer son ordinateur à 9h30. A 23h00, heure française, il fait une petite pause et vous en profitez pour lui passer la barre. Pendant que vous allez prendre un repos bien mérité, Bob skippe votre bateau, comme tout le monde, pendant ses heures de bureau, puis rentre chez lui, et, avant de dîner, vous passe tranquillement le relais.
Vous avez évité les sautes de vent intempestives, les options catastrophiques, les îles surgies de nulle part. Vous êtes ravi et fier de vous. Vous avez oublié que le Vendée Globe, c'est en solitaire. Vous êtes un sale tricheur, vous méritez bien que ce crétin de Bob continue à bondir sur les tables en vociférant chaque fois que Jocelyne aura le mal du pays ou une nièce qui se marie.

Et que vas-tu faire du reste de ta vie ? Mmmm ?

B. a choisi la zénitude. Elle écoute George Delerue, et vu ce qu'elle me raconte de ses options comportementales (inspirées de son héros statistiquement vainqueur, Desjoyeaux Michel) face à sa progéniture déchaînée et à son mari statufié dans le "o" du Cap Horn (si, si, je l'ai vu), je me demande si elle n'a pas également fumé ses vinyles.
Réponse.
"En ce qui me concerne, la sérénité, l'efficacité et le taciturnité ne sont pas des comportements mais des vues de l'esprit, un truc de maître Yoda chargé au Black Widow ou l'attitude contractuelle de l'employé du mois des PFG. Mais mon sac à main est rangé, dans les limites d'un sac à main, cela va de soi.
Et je ne fais que des garçons (mes gamètes sont des X-killers, c'est certain). C'est peut-être moins difficile à dresser qu'une meute de filles. C'est vrai, on les met devant Téléfoot ou le VGV et on a la paix.
Quant à Delerue, je l'associe à Truffaut, et puis Varda à Demy, et Demy à Legrand et Legrand à "What are you doing the rest of your life?", question cruciale autour de vingt-trois heures.
Tiens, je vais faire un tour sur Youtube pour finir la soirée en versant des tombereaux de larmes. Sarah Vaughan chantant "What are you doing..." avec violons kitsches, flûtes et cors, un big band qui bigbande, Legrand aux commandes et... ce doit être le titre...."

jeudi 8 janvier 2009

Les lois inconnues.

Mon mari n'aime pas les statistiques. Modéliser le hasard, c'est l'oxymore du siècle, le fond de commerce de la Française des jeux, bref (dit-il), une arnaque de dimension internationale. Des preuves ? Quand il part en vacances, il pleut. Ou il fait moche. Où qu'il soit, même là où d'ordinaire, on bronze. Les climatologues en perdent leur climatolangue et se mettent à élaborer frénétiquement des théories inédites, prouvant de manière indubitable que les errances d'El Niño maintiennent l'anticyclone des Açores sur Colmar du 12 au 26 juillet, et ce de manière cyclique depuis cette année. Je suis témoin. Naples en polaire, en plein mois de juillet, c'est mon mari. Et la météo actuelle sur la Canebière laisse à penser qu'il ne me dit pas tout de ses déplacements.
Les naufrages successifs de Jean Le Cam font partie de ces pieds de nez aux probabilités. Ils sont la preuve qu'on peut croire dompter le hasard, mais sûrement pas le sort.

mercredi 7 janvier 2009

Si sancir coule Le Cam, ce souci saoûle sa femme.

Jean Le Cam est sauf, après avoir sanci dans les Hurlants. Sauvé par son copain, Vincent Riou (il ne faut pas croire, je suis aussi renseignée que n'importe quel matelot). Ce n'est pas Pince-mi-pince-moi ou Enif (je ne parle même pas de Bob Cramer, qui caracole sans états d'âme dans le peloton de ceux qui ont le temps), qui se seraient détournés pour arracher Lovict aux hauts fonds de Macquarie. Je pense que la prochaine régate virtuelle devrait prévoir des fortunes de mer aussi personnalisées qu'aléatoires, sanctionnées par une disqualification en bonne et due forme avec interdiction de reprendre la course. Les concepteurs des jeux numériques n'en étant pas moins hommes, je serais étonnée s'ils n'acceptaient pas, sous certaines conditions en euros dans le texte, de rendre un peu moins hasardeux les virtuels naufrages.
Soeurs de misère, femmes de marins mes amies, vous avez quatre ans pour remplir vos bas de laine.

mardi 6 janvier 2009

Sexuel, oui, mais trop sexuel, euh... oui, après tout.

B., à qui je dois de relancer l'inspiration fort à propos, m'envoie une pique à destination de mes mâles lecteurs anonymes à la "soi-disant masculinité offensée" par ce blog (je cite, vous vous arrangerez avec elle après). Elle ajoute que ce sont les mêmes qui revendiquent quand ça les arrange leur statut de nouveaux pères ou de métrosexuels.
Ce message m'a intriguée.
Les nouveaux pères, je connaissais, ce sont ceux qui apprennent à changer les couches du fruit de leur ardeur, pour décréter ensuite qu'une mère fait cela tellement mieux qu'eux... Je vais m'attirer les foudres de mes lecteurs plus ou moins jeunes papas, mais qu'ils se posent la question: d'après mes savants calculs, ils sont en train de me lire (les dons divinatoires d'Irma ont fini par déteindre sur la Castafiore), donc ils sont devant leur écran, donc certainement pas à la cuisine à récurer les casseroles, ni en train de donner le sein à leur progéniture assoiffée, ni même le biberon, à moins qu'ils me rétorquent qu'on peut donner le biberon tout en scrutant les atermoiements des vents de l'hémisphère sud via météomarinedesmersdusudpointcom....
ce à quoi je réponds que mettre un enfant de 7 semaines devant un écran est un acte de déshominisation précoce, c'est ma prof qui l'a dit et ma prof c'est Piaget de retour parmi nous, alors profil bas, les nouveaux pères !
Mais je m'égare -panne de GPS- et j'en reviens donc au terme de "métrosexuel". Alors là, je dois une fière chandelle à mon amie B. J'étais totalement passée à côté de ce qualificatif lors de mes lectures assidues des numéros périmés de "Cosmopolitan" de la salle d'attente de mon médecin référent (ça m'apprendra à ne faire que les tests). Comment aurais-je pu briller à ma prochaine soirée du Rotary, dans 14 ans, en ignorant tout des métrosexuels ? Fidèles et infidèles lecteurs, j'ai la joie de vous annoncer qu'une recherche-éclair sur Wikipédia m'a permis de tirer votre portrait de métrosexuel VGViste, attention ça décoiffe.
Voici donc ce que vous êtes supposés être, bande de métrosexuels (je ne m'en lasse pas, de ce mot, je ne m'en lasse pas !). La citation n'est pas exacte, car la justice admet mieux le plagiat que l'entorse au copyright par copié-collé, sed lex, verre de cantine : vous faites très attention à vous (ça...), prenez soin de votre corps, de votre alimentation (c'est là que ça se gâte), etc (faudra m'expliquer le "etc", Wiki chéri). Icônes de la métrosexualité : David Beckham, Brad Pitt, Robbie Williams, Cristiano Ronaldo, Frédéric Michalak. Ben oui, je sais, ô mon époux, c'est tout toi...

lundi 5 janvier 2009

Mille millions de mille bobards !

Poursuivons. Donc, j'ai épousé un avatar du capitaine Haddock. L'homme, marin pour de vrai quand l'occasion se présente, est parfois précédé d'une pipe, et voue au rhum et au whisky un culte qui n'a d'égal que celui qu'il consacre également aux manoirs et autres demeures notoirement inchauffables (d'où le whisky). Il lui manque toutefois la casquette, qui ne lui sied guère, et le col roulé, qui le gratouille. Quel dommage, j'aurais rêvé lui tricoter des pulls St James...Il est également doté d'un organe impressionnant, qui lui permet de se livrer aux étonnantes facéties qui me ravissent depuis... houlala, ça fait un bail ! Bref, il a une voix remarquable, et le rhum aidant, les bachibouzoukeries en voix projetées du capitaine Haddock font pâle figure à côté des improvisations vocales de mon mari, qui barytone et contre-ténorise avec ardeur. Il faut dire qu'il vit avec une espèce de Castafiore. Et ça déteint, je crois.

dimanche 4 janvier 2009

Tonnerre de Brest !

Certains lecteurs de mon blog (en vente partout), soucieux de l'effet que fera mon mari aux hordes de journalistes blondes et court vêtues, à son arrivée aux Sables d'Olonne, lui conseillent de se raser. Mais comment ont-ils su ? Le skipper de Lovict brave en effet les éléments et la crème solaire depuis la puberté fatale qui fit de lui l'hirsute pilo-thermostaté qui partage mes draps quand la météo lui en laisse le temps. Je vais essayer de le décrire dans le nombre de lignes imparti par Facebook, et pour cela, un joli souvenir suffit : celui de notre fils aîné, feuilletant un "Tintin" derrière le canapé du salon, et s'écriant soudain, du haut de ses 18 mois : "PAPAAAA !" (sirène montante). Il désignait, ravi, Archibald Haddock.

vendredi 2 janvier 2009

Gaffe...

Trois abonnés fidèles... Salut, troisième abonné fidèle !

Même pas cap !... un comble.

Depuis quelque temps, Lovict reçoit par le biais de sa CB des messages d'encouragement émanant d'inconnus.
Je cite, sans assurer l'exactitude des propos que je rapporte :"Bonjour à ta femme" "Te laisse pas bouffer" "Bon courage""Elle nous a bien fait marrer" 'Eh ben mon pauvre vieux" (pour ce dernier, j'ai laissé la bride sur le cou à ma verve et ma connaissance de l'empathie masculine).
J'en conclus, vu le nombre ridicule d'abonnés fidèles (mais merci à mes deux courageux, et bonne année à eux), qu'un certain nombre de navigateurs à la petite semaine viennent lire mon blog (en vente partout), n'ont pas les cojones de laisser un commentaire, et viennent ensuite me débiner auprès de mon mâle dominant, espérant sans doute gonfler les statistiques attendues par Tof. Ben raté, les mecs, mon homme a cafté. Il faut dire que ça lui a fait tout drôle de recevoir des messages d'inconnus s'informant de ma santé, mettez-vous à sa place.
Alors, voilà : je vais bien, je ne suis pas blonde, pour les mensurations vous repasserez, je suis contente d'amuser la galerie, et pour le moment notre mariage résiste aux flots déchaînés du Pacifique numérique.
Et merci aux fantômes du net de continuer à me lire.