jeudi 14 novembre 2024

Ligne de vie

Dimanche dernier, nous avons baissé l'écran du salon et suivi en grand le départ du Vendée Globe Challenge. Je me suis surprise à m'asseoir et à contempler la mer étale, les subreptices rayons de soleil sur les atroces voiles maculées d'acronymes, le fuselage des coques, la pagaille des bateaux à moteur surpeuplés. Ma fréquence cardiaque s'est accélérée.
La voile a été mon premier sport. J'ai été skipper d'Optimist sur eau douce. Quarante ans après mes (très (très très)) modestes exploits, mon mari et moi avons posé Oop'pop'sh'bam sur le même plan d'eau, pour les mêmes régates historiques, et connu la même excitation du départ. Quiconque n'a pas fait l'expérience du flirt avec la ligne imaginaire flanquée de ses deux croix rouges, ponctué des coups de trompe réglementaires et d'engueulades conjugales et congénitales si j'en crois les récits de ma mère, résiliente équipière de choc et de mon père, ne peut comprendre pourquoi le cœur s'emballe devant un méli-mélo de voiliers sur un écran, à six cents kilomètres de la mer.

Aucun commentaire: