Bula est au ponton à Gibraltar, à l'abri des vents contraires et des orques facétieuses.
Cela tombe bien, car nos cousines éloignées, retournées à la vie aquatique pendant que nous peinions à nous redresser avec tous les inconvénients que cela comporte (entre autres : libérer la main et donc nous obliger à travailler, ou augmenter le volume de notre tête et faire obliquer notre bassin, et donc nous faire enfanter dans la douleur - nous les femmes, bien sûr, parce qu'en général, les emmerdes, ça tombe sur qui, hein ?), sont assez actives en ce moment. Il semblerait qu'elles se promènent actuellement au large du Portugal et aient le ventre plein, les efforts de la communauté scientifique pour reconstituer les effectifs de thon rouge ayant été couronnés de succès. En conséquence, le groupe atteignant sans difficulté le sommet de la pyramide de Maslow, elles cherchent à s'occuper et font des conneries, comme n'importe quel gamin en goguette. Sauf qu'un enfant curieux qui expérimente peut vous redécorer la cuisine en testant les effets de l'immersion d'un bonbon Menthos dans le Coca (la mienne - de cuisine - en a subi les conséquences, je peux donc vous assurer que le geyser attendu n'est pas une légende urbaine), ou cramer la maison.
Et c'est là que ça devient triste, puisque nous avons appris hier que cette famille et son voilier vient de faire les frais du désœuvrement des orques de Gibraltar et a vu le 10 octobre dernier ses rêves de traversée atlantique brisés par nos delphinidés de compétition (en fait, reportés, parce que l'événement ne semble avoir traumatisé personne et que tout ce monde a décidé de reprendre la mer illico avec un autre bateau). Je suis de tout cœur avec ces gens, dont le calme, l'optimisme (et le contrat d'assurance) suscitent l'admiration, et avec Tifaré, leur voilier désormais au fond de l'océan, mais de tout cœur aussi avec les orques, car je crains de plus en plus que cette histoire ne finisse pour de bon à la kalach.
P.S. : aux dernières nouvelles, Bula a pris la mer et s'apprête à passer le détroit. Hardi, les gars !

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire