lundi 27 octobre 2025

Quand le monde ne tourne pas rond

Samedi dernier, mon mari m'a annoncé que Bula allait être contraint de rester à quai pendant neuf jours, en raison de la météo hostile et de la disparition des alizés et que dans ces conditions, je risquerais de fêter Noël toute seule, ce qui à la fois me laisse de glace et, en tant qu'être social, m'étonnerait fort.

Mais... la disparition des alizés ? Ces vents immuables dont la direction est liée à la rotation de la Terre, qui ne l'est pas moins (1) ? Les complotistes avaient-ils raison ? La Terre, non seulement serait plate mais de surcroît sa rotation aurait été perturbée par l'effet exclusif ou cumulatif des manipulations génétiques, du courroux divin, de l'attraction fatale des comètes Lemmon et Swan, ou encore des expériences étatsuniennes chinoises de géo-ingénierie ? Le phénomène méritait une enquête approfondie, ce qu'Internet m'a permis de faire en 127 secondes.

Depuis la mi-octobre, les dépressions se succèdent sur l'Atlantique nord. L'une d'entre elles a d'ailleurs pris la forme d'une tempête, bêtement nommée Benjamin au lieu de Thorgal. J'ai déjà parlé du sens de rotation anti-horaire des dépressions de l'hémisphère nord. Celles qui s'établissent un peu au-dessus du tropique du cancer génèrent donc dans leur partie méridionale des vents qui soufflent de l'ouest vers l'est, en s'opposant de ce fait aux mollassons alizés, et en empêchant momentanément nos quatre écumeurs de bars à tapas des mers de rejoindre Ténériffe et d'y récupérer leurs nouveaux équipiers dans les temps.

Mais comme vous êtes tous des lecteurs attentifs malgré mes digressions, vous savez que Bula a repris la mer, comme le prouvait ce dimanche l'œil de Sauron MarineTraffic : 

 
 Bula, c'est le joli rond en plein milieu
(et sous le gros tas coloré, c'est Gibraltar).

(1) Le lecteur avide d'une science exacte se référera à cet article qui aborde la question passionnante de la force de Coriolis.

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