mardi 27 janvier 2009

Les belles Bach hante...

B. est de retour, horrifiée. Après de longues semaines de sacrifice conjugal et bricolatoire (si j'ai bien compris, les travaux de sa maison, confiés à son mari, avancent au rythme de la flotille pare-choquée au large de Récife), monsieur B. s'est démotivé et envisage de laisser aller Bob Cramer tel le bateau du Vieux Marin, option inacceptable pour B. , qui ne goûte guère le travail pas fini, comme vous l'avez compris. Son argument, assez valable (et que je suspecte d'être terrifiant) est : "moi vivante, ça ne se passera pas comme ça !". Et de noyer sa frustration dans l'intégrale de Bach, ce qui signe clairement des tendances morbides.

Réponse (je me gausse) :
"Et avec tout ça, les murs ne sont toujours pas poncés ! Je vous comprends, B., j'aime moi aussi le travail bien fait, et surtout le travail terminé. Mais nous avons des moyens très différents de mener l'aventure à son terme : moi, je me coltine le compas et les drisses fantômes, vous, vous faites un chantage à la mort. C'est pas joli joli, mais je conçois que ce soit assez efficace étant donné les circonstances conjugo-professionnelles qui président à votre couple.
Il me semble pourtant, à la lecture de votre dernier commentaire, que vous avez une nette propension à la prise de risque inconsidérée. En effet, l'écoute de Bach, et même l'audition d'iceluy (puisqu'elle m'est en principe imposée par mon mari, dont les penchants sadiques ne sont plus un secret pour personne ici) provoque chez moi des manifestations assez proches de la crise maniaque, nécessitant d'urgence soit l'administration d'un anxiolytique, soit la destruction immédiate de la chaîne hi-fi.
Nous transigeons donc généralement, en optant pour du Schubert ou, si je suis magnanime, par les suites pour violoncelle, l'interprète restant au choix de mon mari, il faut savoir flatter le mâle dominant dans le sens des poils du dos argenté... J'admire donc les gens capables d'apprécier Bach sans que leurs vésicules synaptiques se mettent à projeter des neurotransmetteurs à tout va, ce qui, au vu des symptômes que je ne détaillerai pas ici, est mon cas, quelle misère..."

3 commentaires:

Anonyme a dit…

allons bon, pas la chaine hi-fi....pensez au jazz qui inéluctablement viendra après !!!!
hi, hi, hi

Boggy a dit…

Ohhh c'est pas si mort Bach!
Je dirais même quand t'es anti-Bach t'es rien.
Je pense que c'est la manière dont on a pu t'en parler à l'école Bach, comme si c'était du Bach à rat.
Pour éviter la dé-bach peut être faut-il que tu commence par Offenbach. Je suis sur qu'en quelques mois tu chantera les airs de la Belle Hélène en play-Bach.
(bach)Chiche!

Zygielle a dit…

Et si je commençais par Burt Bacharach ? Ca me convient encore mieux de chanter "Wives and Lovers" que "La Belle Hélène" : ça fera un ta-bach...