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mardi 4 novembre 2025

Léviathan, Kraken et autres bestioles

 Les orques et leurs divertissements inopportuns s'étant éloignés, Bula navigue paisiblement sans se douter des périls marins qui évoluent placidement sous ses coques.

Parmi les OFNI, certains sont plus identifiés que d'autres. C'est le cas de la môle - et non du môle, qui est supposé protéger le navire des colères de l'océan mais qu'il est possible de s'emplafonner comme n'importe quel platane, une nuit de beuverie sans lune. 

La môle, ou poisson-lune, est un poisson à peu près aussi improbable mais beaucoup plus fréquent que ce machin :

 

 Ceci est un requin-lutin. Ne me demandez pas à quoi sert
l'appendice qui surmonte son sourire espiègle, j'ai l'esprit
trop mal tourné pour vous donner une réponse décente.

 Voici une môle. Comment elle se déplace avec une queue pareille est un mystère pour moi. L'ayant déjà rencontrée, je sais qu'elle gigote un peu des nageoires (flop, flop, flop) dorsale et anale, mais imaginer qu'elle puisse, équipée de la sorte, plonger à 600 mètres de profondeur, relève de l'expérience de pensée.

  

  L'excentricité anatomique de la môle ne doit pas faire oublier sa physiologie délirante. La bête est championne du monde du lâcher d'œufs : jusqu'à 300 millions par ponte, ce qui est une stratégie coûteuse mais efficace pour s'assurer un minimum de descendance. Le terme de minimum s'applique également à la larve de l'animal, d'une taille de 2,5mm, alors que leur maman, gavée de 70 kg de méduses par jour, pèse en moyenne une tonne (le record du monde est de 2774 kg, pour un âge estimé de 20 ans). Cette même tonne se prélasse régulièrement au soleil ou au clair de lune, absolument n'importe où tant que l'eau n'est pas glacée, mais en particulier dans la zone où vogue actuellement le frêle esquif qui emporte mon mari vers Ténérife. Le côté rassurant de l'histoire, c'est que, contrairement aux orques, la môle ne fera pas exprès de défoncer la coque de Bula.

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