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mardi 18 novembre 2025

Sources d'ennuis en navigation (1) : ∂2u ∂t2 -c2 ∂2u ∂x2 = 0

Comme chacun l'a pu constater, le titre de cet article est une bête équation des ondes linéaire homogène, en dimension un d’espace. Je l'ai choisie en hommage aux vagues. Parce qu'il va bien falloir en parler, des vagues.

Mes piètres talents de navigatrice ne s'exercent jamais aussi bien que sur une surface plane. Pour un certain nombre de raisons parfaitement inopposables, je hais le mouvement qui déplace les lignes de flottaison. Cela fait certes de moi une équipière de seconde zone, ce dont je me fiche éperdument, car cette répulsion pour les vagues m'évitera forcément de rencontrer ce genre de phénomène :

 

Bim, droit dans le mur !

 Les vagues scélérates font partie de mes obsessions récurrentes. Dès qu'un article ou un film sort à leur sujet, je me précipite. Et justement, Arte nous a récemment gratifiés d'un documentaire fort intéressant sur ces vagues, que les anglo-saxons nomment "rogue waves".

On suit dans ce documentaire un duo de jeunes chercheurs exerçant au Japon, pays éminemment concerné par les colères de l'océan, qui créent des vagues scélérates en laboratoire. Comme par magie.

 

Lui, il est toujours dans les sales coups.

 Parce que ce qui est incroyable, c'est qu'on ne peut en aucun cas prévoir l'apparition de ces monstres liquides. Même dans un dispositif expérimental paramétré de A à Z, cela reste une surprise, qui enchante d'ailleurs nos deux scientifiques (oh, la belle bleue !). J'avais, à la fin du siècle dernier, eu connaissance d'une explication quantique au surgissement des vagues scélérates, suivant la version non linéaire de l'équation de Schrödinger. Pour l'inculte que je suis en physique (promis, à la retraite, je reprends pccl, le site de mon copain Jean-Pierre, au niveau 6ème), l'association des mots "vague" et "Schrödinger" implique la représentation suivante : la vague, elle est là mais pas là en même temps, donc on voit le verre comme on le souhaite, à moitié vide ou plein, et dans ce cas d'où sort mon mal de mer ? Bref, la question des vagues scélérates méritait d'être appréhendée d'une manière trivialement statistique, en recourant au golden standard à de bonnes vieilles études observationnelles, ce que nous permet désormais le maillage satellite de notre belle planète.

Les résultats de nos deux chercheurs en bizarrerie ondulatoire vous seront exposés dans un prochain article. L'équipage de Bula peut se ronger les ongles en attendant (rogue wave or not rogue wave, that is the question).

 

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